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Interview – Hervé LE MOYNE, Directeur Industriel

Interview – Hervé LE MOYNE, Directeur Industriel

Interview de Hervé LE MOYNE, Directeur Industriel

Nous avons interviewé Hervé LE MOYNE, Directeur Industriel du Groupe Corlet Imprimeur 360°. Dans cette interview, il nous parle de son parcours professionnel qui l’a mené jusqu’à son poste mais aussi des savoir-faire du Groupe qui s’étendent bien plus loin que l’impression en elle-même. En effet, du début d’un projet imprimé jusqu’à son stockage et sa livraison, le Groupe Corlet a les compétences nécessaires pour la vie de votre document imprimé.

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Bonjour Hervé LE MOYNE, vous êtes Directeur Industriel pour le Groupe Corlet Imprimeur 360° comprenant plusieurs sociétés. Pouvez-vous nous dire comment en êtes-vous arrivé là ?

« Bonjour, je suis arrivé à ce poste après 30 années de travail dans la même entreprise, en commençant par une mission qui m’avait été confiée par Charles CORLET, celle de m’occuper de la mise en place d’un investissement qui comportait une partie de micro-informatique. Je ne vous raconte pas la genèse de l’arrivée dans l’entreprise, mais la volonté de Charles CORLET était de faire de moi, par la suite, le futur directeur technique, même si à l’époque, on n’en était pas encore là. »

C’est donc avec une année universitaire en DEUG de Sciences Économiques et une envie de travailler sur des choses tangibles qu’Hervé LE MOYNE arrive chez Corlet.

Formé par Monsieur Michel CORLET, il apprend le métier par des formations intensives suivies à l’AFI, une école d’art graphique à Rouen.

Hervé LE MOYNE effectuant un contrôle colorimétrie
Hervé LE MOYNE effectuant un contrôle colorimétrique

Ce n’est d’ailleurs pas une simple formation mais plutôt des cours particuliers puisqu’il est le seul élève pour toute une équipe de professionnels. En plus de cette formation, c’est alors tous les managers de production de l’entreprise qui le forment. Pré presse, impression, finition, il passera en revue tous les aspects du métier en une seule année d’alternance.

« J’ai beaucoup appris. On peut dire que c’était vraiment du bourrage de crâne. Je continue de côtoyer les professionnels qui m’ont appris. C’est assez amusant, assez sympathique. »

Et comme Hervé nous l’explique, il y aura tout un parcours pour arriver au poste auquel il est aujourd’hui. À son arrivée Monsieur Michel CORLET, frère de Charles CORLET, occupait le poste de Directeur Technique. Intéressé par l’informatique et s’y passionnant déjà durant son temps libre, il commence à développer des outils dans l’entreprise afin d’y améliorer la communication entre les services et de mettre en place le pilotage de la production par ordinateur. Après cela, il devient Fabricant Grands Comptes pour certains gros clients de l’entreprise tels que Les Éditions WEKA et Les Éditions Tallandier avec notamment la revue Historia.

L’arrivée de l’informatique dans le Groupe Corlet

C’est en 1994 que l’informatique s’installe vraiment chez Corlet. Achat de serveur, de PC, mise en place d’un réseau… Un pari osé pour lequel Monsieur CORLET fait confiance à Hervé. C’est à ce moment-là que les tous premiers PC Bull sont installés et que la base de données retenue est « ACCESS » fraîchement sortie chez Microsoft.

« Je vois encore la présentation, tout le monde était effrayé d’avoir un ordinateur dans son bureau. Les chefs d’atelier disaient « qu’est-ce que je vais faire avec ça ? ». Il y avait des moments épiques avec les histoires de souris, ou pour certains je pense qu’il aurait fallu une table d’à peu près 5 mètres de long pour qu’ils arrivent à aller entre le haut et le bas de l’écran parce qu’ils ne savaient pas manipuler, donc c’était assez drôle. »

Cette mise en place, Hervé LE MOYNE l’a peaufinée et il aura mené le projet jusqu’au bout. Aidé dans la dernière ligne droite par Babak MOBASHER qui venait d’arriver comme informaticien dans l’entreprise.

Après cela, il devient Chef de Fabrication et au départ de Michel CORLET il devient Directeur Technique et Méthode, un poste mixte créé par Philippe FREULON, actuellement Directeur Général de l’entreprise, afin de conserver l’expérience de M. LE MOYNE au bureau de fabrication, tout en ajoutant la partie technique. Il commence à sortir du quotidien et s’occupe des investissements grâce au recul pris sur le fonctionnement de l’entreprise, des ateliers et de la production. C’est ainsi que s’est mis en place le rôle relativement récent de Directeur Industriel puisqu’il date d’il y a environ cinq ans.

Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette fonction ?

Ce poste consiste à s’assurer que la production des commandes qui nous sont confiées puisse évoluer le mieux possible dans des critères de qualité, de délais, de productivité et de rentabilité. Cela inclut de l’organisation et, par conséquent, du planning mais aussi des investissements et de l’approvisionnement ainsi que de l’organisation d’effectif.

Hervé Le MOYNE est donc en charge de l’orchestration du fonctionnement de la production pour les trois sites même s’il avoue rencontrer une difficulté à s’extraire de la « maison mère », Corlet Imprimeur.

« Il y a comme une forme d’attraction »

Il s’occupe donc de Corlet Roto et Routage en plus de Corlet Imprimeur. En revanche, le département Logistique est dirigé par une autre personne.

Avez-vous eu d’autres expériences professionnelles avant de débuter votre parcours  chez Corlet ?

« Toi Hervé, tu es un bébé Corlet ! »

C’est ainsi que l’ancienne Directrice des Ressources Humaines du Groupe et amie de Hervé LE MOYNE l’a décrit. Et ça semble particulièrement adéquat puisqu’il n’a travaillé qu’au sein du Groupe. Baigné dans l’histoire de l’entreprise depuis plus de 30 ans lui apporte une connaissance fine de l’entreprise mais aussi de l’évolution des marchés. Son parcours commence donc chez Corlet et, bien qu’il lui reste de nombreuses années devant lui, compte bien y rester et continuer à faire évoluer le Groupe.

« Le parcours est effectivement que Corlet. Pour l’instant, ça fait plus de 30 ans que ça dure ! »

Quelles sont les problématiques que vous rencontrez le plus souvent dans votre travail et en général dans le métier d’imprimeur ?

Equipe Corlet chez Corlet Roto pour des contrôles colorimétriques
Nos équipes sur notre site d’impression rotative chez Corlet Roto à Ambrières les Vallées

Être un bébé Corlet a des avantages, mais pas seulement. De part toutes les casquettes portées au fil des années, Monsieur LE MOYNE se voit solliciter à propos de nombreux sujets. La difficulté est donc de se détacher de ses fonctions passées pour se consacrer pleinement aux missions actuelles de la Direction Industrielle.

« Dès qu’il y a un souci on vient me voir par habitude. Moi par réflexe, j’essaie de résoudre les problématiques des personnes qui me sollicitent. »

Chez Corlet Imprimeur 360°, nous sommes des experts dans plusieurs domaines. Pouvez-vous nous les énumérer et nous expliquer les facteurs qui permettent ce savoir-faire ?

« En redéfinissant le groupe Corlet Imprimeur 360°, on a voulu vraiment bien recentrer notre activité sur ce qui représente l’histoire de l’entreprise. À savoir le livre, le périodique, le catalogue, et la revue. À partir du moment où on a une machine à imprimer, un pré presse, un massicot, et autres, on peut faire de nombreux produits. »

Nous avons décidé de mettre en avant ce sur quoi nous sommes les meilleurs. En effet, nous sommes réputés dans les domaines cités plus haut par Hervé. Soixante ans d’histoire ont été consacrés à ces produits et cela nous permet d’être plus compétents, plus compétitifs.

« Notre histoire le prouve, parce qu’on vient chez Corlet pour notre savoir-faire des livres brochés, des livres reliés… Il y a une forte image de valeur ajoutée dans les produits que nous faisons. »

Le choix fait par M. Charles CORLET à l’origine de faire évoluer les trois imprimeries en silos était destiné à ne pas mettre le Groupe dans son ensemble en difficulté si l’une des innovations développées ne fonctionnait pas. Aujourd’hui, les technologiques utilisées se rejoignent et le numérique et l’offset n’ont jamais été aussi proches.

C’est pourquoi cette année, Jean-Luc CORLET a décidé de faire tomber ces silos en faisant fusionner Corlet Numeric avec Corlet Imprimeur. Cela a permis de recentrer l’activité de Corlet Numeric dans le même cadre que celui de Corlet Imprimeur et Corlet Roto. Une logique industrielle qui est extrêmement complémentaire.

«  Être imprimeur, ce n’est pas comme un super marché, on ne vend pas de tout. On pourrait, mais on a préféré se spécialiser. Le spectre est suffisamment large pour englober tout notre savoir-faire. C’est un choix qui a été validé par Monsieur Jean Luc CORLET et je pense qu’on a fait le bon choix. »

Comment se porte le secteur d’activité de l’imprimerie aujourd’hui ?

Comme toutes les industries, Corlet Imprimeur 360° a traversé la crise sanitaire et cela a eu un impact notable. Mais, en prenant un peu de recul, Hervé nous explique que quelque part, ça a été pour nous, imprimeur de livres, inattendu. Là où le livre avant la crise était dans une décroissance amorcée, on observe un regain d’intérêt pour le livre noir. Après une activité en phase de stagnation voire de légère diminution, nous sommes passés, en sortie de crise, à des niveaux de charge assez exceptionnels dans ce domaine.

« Cette crise a redonné goût à la lecture, au livre. »

La crise nous a également aidé à contrer la concurrence étrangère. En effet, des éditeurs se sont recentrés sur l’Europe et parfois même sur la France uniquement dans une volonté de recentrage et d’écologie.

« Notre secteur de l’imprimerie de labeur a été secoué, bien évidemment, parce qu’on est aussi rattaché à l’activité de nos clients, notamment ceux qui font du catalogue. Comme ils ne pouvaient plus vendre, cela a freiné notre production. Nous pouvons affirmer que le livre et le périodique nous ont permis de maintenir en partie notre activité durant la crise. Pour autant, nous ne nous en sommes pas sortis sans impact sur le Groupe car notre activité a diminué de l’ordre de 20% au cours de cette période. »

On va parler de l’approvisionnement des matières premières qui reste compliqué en ce moment. Quels sont les impacts ? Et quelles solutions avez-vous mis en place pour les clients ?

« Effectivement c’est très compliqué », nous répond M. LE MOYNE. Il explique que la complexité vient de la matière première, le papier.

« On a une équipe aux achats qui fait tous les jours des miracles. C’est à dire qu’on arrive à avoir des approvisionnements aujourd’hui, malgré les très longs délais qui sont annoncés par les papetiers. Dans le domaine de l’impression feuille, globalement je ne sais pas comment on fait, mais on s’en sort ! Bien sûr, la vigilance de M. CORLET y est également pour quelque chose. Dès qu’il peut capter un lot de palette, on se prémunit. C’est une gestion quotidienne complexe pour les gens des approvisionnements et du bureau des achats. On peut parfois être amené à proposer un autre papier, similaire à celui souhaité. Les clients, dans le besoin et compréhensifs, acceptent de changer un peu leur projet. »

Chez Corlet Roto, cela nous arrive occasionnellement de ne pas pouvoir prendre une affaire parce que nous n’avons pas le papier disponible rapidement. Mais dans l’ensemble, nous parvenons à gérer la situation et trouver une alternative.

En revanche, l’impact sur la tarification est assez important et nos équipes commerciales font en sorte d’être les plus pédagogues possibles afin d’expliquer ce qui nous arrive.

Un manque de papier oui, mais pas seulement :

« La grosse surprise est venue en ce début d’année 2022, des difficultés d’approvisionnement des plaques aluminium, parce que le papier, c’est indispensable, mais, dans le procédé offset, si on n’a pas de plaque aluminium on ne peut pas imprimer. Ça a été extrêmement intense et par des pirouettes que j’ai pu trouver des solutions avec un autre fournisseur, on a réussi à limiter la casse, mais ça reste encore très fragile.

Tout vient au compte-goutte, c’est compliqué. Les plaques, c’est vrai qu’on ne l’avait pas vu venir. »

Le prix de la plaque aluminium a augmenté de 25% en trois mois. Bien que les autres matières premières ne soient pas en risque de rupture, leurs prix ont eu aussi augmenté. Le prix des pigments a augmenté de 20 à 40% par exemple. Cela s’explique par la nouvelle politique d’impact environnemental du parc industriel asiatique mais aussi par la hausse des prix du pétrole. (Source : Hausse brutale des prix, les fabricants d’encre s’expliquent (graphiline.com)). Sans oublier le coût du transport qui a augmenté en même temps que le prix du carburant…

Hervé LE MOYNE reste néanmoins positif. En effet, pour une fois, la situation est globale et le monde entier attend qu’elle se stabilise. Les solutions à l’étranger ne sont donc pas plus avantageuses qu’une solution française.

Vous avez des projets innovants dans les cartons en ce moment chez Corlet Imprimeur 360° ?

Bien que la prudence soit de mise durant cette période de crise, le Groupe Corlet Imprimeur 360° n’est pas resté les bras croisés. Grâce à un travail en étroite collaboration avec différents fournisseurs, des surprises arrivent pour 2022, car vous avez déjà découvert la Canon VpiX mais ce n’est pas terminé, loin de là pour plusieurs entités du groupe et dans plusieurs domaines techniques. Tout ce que l’on peut dire, c’est que la performance sera au rendez-vous associée à une prise en compte des enjeux environnementaux actuels !

En ce qui concerne les innovations récentes, le Groupe Corlet frappe fort avec le lancement de Rapidbook. Un principe de web to print en business to business ouvert aux éditeurs qui permet de commander de 1 à plusieurs centaines d’ouvrages et d’être livré sous 5 jours ouvrés après impression.

Après un démarrage en douceur le temps de mettre au point les derniers détails, « d’hyper rationaliser le processus », le « Book of One » est maintenant possible. Grâce à Rapidbook et aux autres projets, le Groupe se prépare à être en capacité de produire de 1 à 50 000 exemplaires.

Un autre projet est en développement, d’ordre organisationnel cette fois, c’est le projet OR pour Organisation et Réactivité. L’objectif ? Faciliter et accélérer la mise en production des commandes. Ce projet implique de nombreux services, de l’amont de la production en passant par le commerce et le devis, le traitement de la commande, mais aussi le bureau de fabrication jusqu’à la mise en production. Un projet ambitieux qui permettra aux équipes du Groupe de gagner en temps et en réactivité.

On va terminer avec quelques phrases qui caractérisent les services offerts par Corlet l’imprimeur 360°.

Le nombre retenu, 360°, veut tout dire. Nous ne sommes pas qu’imprimeurs, le produit imprimé est le centre de notre activité. Autour de ça, nous savons le distribuer, le stocker et l’expédier. Les filiales du Groupe viennent accompagner les clients au-delà de la production, pour l’expédition, à travers nos compétences en routage et en préparation de commandes, et la gestion de stock des produits imprimés. Pour certains clients parisiens par exemple, stocker chez Corlet Imprimeur 360° – Corlet Logistic prend tout son sens. En effet, proche de Paris et à un coût de stockage moins important sont deux avantages non négligeables.

« Au-delà du savoir-faire de la fabrication d’un produit imprimé, broché, plié…. C’est aussi savoir le faire vivre une fois qu’il est sur la palette. Il ne reste pas sur sa palette, on va aller le porter là où il faut pour satisfaire les besoins du client final. »

D’autres services en amont, du côté du commerce ou comme mentionné plus tôt dans cet article, des outils tels que Rapidbook permettent de donner de l’autonomie aux clients. Ils peuvent gérer de manière autonome la production de leurs ouvrages. De nouveaux outils sont en développement et permettront, pour certains types de produits, de réaliser son devis de manière autonome.

« Je pense que là on voit un peu tous les services du Groupe Corlet. L’amont, la prise en charge du client et l’après impression, même si c’est notre cœur de métier, notre savoir-faire. Il est bien là et la qualité de produit n’est plus à démontrer. »

Un client chez nous, il a un service tout-en-un.

Voilà, je dirais même qu’il a un service à la demande.

S’il veut être accompagné parce qu’il a un produit plus élaboré, il aura le contact d’un agent de fabrication qui pourra l’aider, et, d’un  deviseur ou d’un commercial en amont de sa commande. Malgré la possibilité de commander en ligne, on maintiendra toujours ce circuit classique parce qu’il est essentiel de pouvoir accompagner un client pour la réalisation de son produit grâce à notre technicité et notre savoir-faire. Nous sommes et serons toujours là pour l’aider, le guider, lui éviter de faire des erreurs.

S’il veut travailler et commander en toute autonomie sur des produits plus simples et naviguer dans le monde Corlet, il pourra le faire et sera accompagné de toute façon.

Merci.